Juin : les demoiselles du bord de l’eau
Mais d’où vient donc cette curieuse appellation de demoiselles à propos de libellules ? A cause de leur élégance, de la couleur chatoyante de leur parure, comme autant de beaux habits ?
Car entendons-nous bien, cette nomenclature n’a rien de scientifique ! Il existe, en effet, plusieurs espèces de libellules en France, regroupées en quelques familles, mais à aucun moment, vous ne trouverez le nom de demoiselle pour désigner l’une d’entre elles ; le nom même de libellules ne désigne qu’une seule famille (libellulidés), parmi les autres (agrions, lestes, gomphes, cordulies, aeschnes,etc…).
On peut supposer que l’appellation de demoiselle correspond surtout à deux espèces, qui fréquentent essentiellement les cours d’eau aux berges bien végétalisées leur permettant de se poser souvent pour récupérer un maximum d’énergie, car les insectes dépendent de la température extérieure pour leur activité.
Ces deux espèces sont dénommées caloptéryx et on les distingue l’une de l’autre à leurs ailes principalement : le caloptéryx virgo (ou vierge) a des ailes bleu-nuit de teinte uniforme
et le caloptéryx splendens (ou splendide, ou éclatant) n’a pas cette uniformité sur les ailes (l’arrière est sombre et l’avant est clair), mais ceci n’est vrai que pour les mâles, car les femelles sont assez semblables.
Après avoir bien folâtré et mangé quelques insectes plus petits, nos demoiselles vont s’accoupler et pondre dans l’eau, et les dernières disparaîtront à l’automne, faute d’énergie et de nourriture : c’est la dure loi de la vie chez les insectes qui, en général, ne connaissent qu’une saison, mais une nouvelle génération apparaîtra au printemps suivant, pour le plus grand bonheur des yeux de leurs admirateurs et admiratrices.
Yves THORON